Le 10 mai 2014, l’Académie Alphonse Allais a accueilli deux nouveaux membres : Rufus et Alex Vizorek.

L’intronisation des deux nouveaux académiciens a eu lieu au Grenier à Sel de Honfleur, en présence de Nathalie Oléon-Papin, premier maire adjoint en charge de la Culture. Les parrains de Rufus et d’Alex Vizorek étaient respectivement Grégoire Lacroix et Philippe Davis.

Rufus : un personnage insaisissable

Un honneur n’arrive jamais seul. Après avoir reçu des mains de Philippe Bouvard le très convoité C.A.P. (Certificat d’Aptitude à la Plaisanterie) et, dans la foulée, les insignes de commandeur des Arts et des Lettres de celles d’Aurélie Filippetti, Rufus a été élevé au grade d’académicien Allais.

Cet acharnement honorifique ne surprendra personne, à l’exception peut-être de l’intéressé qui, lui, s’honore (on n’est jamais aussi bien honoré que par soi-même) d’accéder au rang d’académicien du canular et de s’offrir en prime une nouvelle famille – car, confesse-t-il en privé, « il n’y a qu’avec les vrais amis qu’on peut tenter un mauvais coup ». Reprenant à son compte cette vieille maxime : « Là où ça douille, ne fais plus l’andouille », Rufus reconnaît avoir mené jusque-là une carrière souterraine, en ayant pris le risque des chemins de traverse vers l’intérieur des terres. Comme l’a fait remarquer son parrain Grégoire Lacroix, Rufus est un personnage insaisissable, indéfinissable, au point que tout le monde le connaît, le reconnaît… mais que personne ne sait qui il est. Et l’ami Greg d’ajouter : « Le sait-il lui-même ? » Une chose est sûre, cet homme drôle est un drôle d’homme, à la filmographie étonnante, choisi par les plus grands réalisateurs : Polanski, Mocky, Lautner et, tout récemment encore, Claude Lelouch, son coparrain. Rufus est également un passionné d’aviation, un funambule qui affectionne tout particulièrement les planeurs. Son côté militant écolo l’incite à flirter avec la couche d’ozone pour ne pas risquer de l’ébrécher. Il s’inquiète même de savoir si « les poissons meurent de soif » tout en affirmant, avec la plus grande  fermeté : « Si Dieu meurt, je ne lui survivrai pas. » Et nous donc !

Qu’il se rassure : Dieu a bien l’intention de jouer les prolongations. Quand on a sous la main un alphonseur tel que Rufus, on commence, comme le suggère Grégoire Lacroix, par lui passer l’académisole de farce, avant de l’inciter à porter haut et fort la parole d’Allais jusque dans ses terres, à Neauphle-le-Château.

Tout un symbole !

Alex Vizorek : le petit Belge qui monte, qui monte…

Le fait est assez inhabituel pour être souligné. Contrairement à certains de nos concitoyens qui ont décidé de s’exiler outre-Quiévrain pour échapper à l’IS, l’ISF et autres IRPP, Alex Vizorek a choisi, lui, de passer du Benelux au Bénézit en franchissant la frontière franco-belge dans l’autre sens. Non-sens ? Contresens ? Sans doute a-t-il été alléché par la fiscalité hexagonale en matière d’œuvres d’art. Son spectacle Alex Vizorek est une œuvre d’art a régalé pendant plusieurs semaines les fidèles du Petit Hébertot – nourrissant chez Xavier Jaillard la frustration de ne pas avoir pu mettre à l’affiche de son théâtre mythique l’humoriste belge.

Le passé est le passé. Aujourd’hui le talent du jeune prodige est unanimement reconnu.

L’académie Alphonse Allais se devait de l’accueillir en son sein. C’est désormais chose faite.